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Abstract

Cet article s’intéresse à la peinture des bossus dans les contes traditionnels africains en employant Contes d’Amadou-Koumba de Birago Diop comme étude de cas. Conscient que les bossus sont déformés représentant des personnages complexes incarnant de différentes significations symboliques telles que figure rusé, source de sagesse, d’humour ou d’espièglerie dans les contes classiques et aussi, ils sont peu abordés dans les critiques littéraires africains. Interroger la présentation des bossus dans la culture orale africaine offrira des éclaircissements sur l’attitude des Africains envers les déformés surtout les bossus en Afrique noire. Il est question de démontrer l’attitude collective envers les bossus à travers les contes traditionnels africains restitués en langues européennes par Birago Diop dans Contes d’Amadou-Koumba. Pour ce faire, nous nous référons principalement au conte intitulé « Les mamelles » compte tenu des personnages bossus qui y figurent. Tout en accordant une place centrale aux études du handicap, notre étude entend favoriser la théorie du stigmate évoquée par Goffman (1963) comme cadre théorique malgré le fait que la culture orale africaine précède l’émergence des études du handicap évoquées par les chercheurs occidentaux. D’ailleurs, une telle démarche, nous croyons, offrira un nouvel souffle et une nouvelle perspective aux critiques des contes traditionnels africains et à l’étude du handicap. Au bout du compte, l’histoire des bossus dans « Les mamelles » indique que les bossus sont des sujets complexes : ils sont stigmatisés mais font valoir la fierté du handicap tant évoquée par les handicapés occidentaux. Les conteurs contemporains doivent ainsi s’efforcer de valoriser les déformés dans l’esprit de la reconnaissance de différence humaine et de l’inclusion.

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